
(15 juin 2022) Le 23 juin est la Journée mondiale pour la fonction publique. Cette année, nous pouvons la célébrer sans nous plier aux mesures draconiennes en vigueur aux pires instants de la pandémie, mais nous n’oublions pas ce que cette pandémie a représenté pour les travailleurs des services publics qui ont continué à faire fonctionner la société. Nous rendons hommage à ceux qui, toute leur vie, fournissent des services publics et font en sorte que les droits humains soient respectés : travailleurs du secteur des déchets, soignants, bibliothécaires, fonctionnaires, gardiens de prison, pompiers, percepteurs des impôts, statisticiens, ingénieurs, travailleurs sociaux, sage-femmes, réceptionnistes, agents de nettoyage … la liste est infinie. Ensemble, nous sommes au service de la population, 24h sur 24, 7 jours sur 7. La Journée mondiale pour la fonction publique est la journée de ces travailleurs.
Aux premiers jours de la pandémie de COVID-19, le monde a célébré les travailleurs de première ligne, en les acclamant et en les applaudissant pendant le confinement. Ces manifestations de gratitude ont été les bienvenues – mais elles ne suffisent pas. La FSESP appelle à un changement. Les applaudissements et les mots aimables ne sauraient remplacer une hausse des salaires, une amélioration des conditions de travail et des effectifs suffisants. Nous devons renforcer nos services publics. Ils sont essentiels pour faire face au changement climatique, promouvoir le progrès social et parvenir à la justice sociale.
Les travailleurs des services publics ressentent tout particulièrement la pression exercée par l’inflation sur les salaires. Plus de dix années d’austérité – licenciements, gel des salaires, gel des augmentations – ont fragilisé nombre d’entre eux. Avec une inflation qui devrait atteindre 6,8 % cette année dans l’Union européenne – et pas moins de 9 % au Royaume‑Uni, 9,6 % en Serbie et 69,9 % en Turquie – ce sont une fois encore les travailleurs qui souffrent financièrement.
La FSESP met en garde depuis longtemps contre les conséquences de la libéralisation et de la commercialisation des services publics. Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour les travailleurs et détruisent un pilier de stabilité dans nos économies et nos sociétés. Elles conduisent au siphonage de l’argent et des ressources publics en faveur de sociétés commerciales. ORPEA, multinationale française du secteur des soins, est un parfait exemple de ces conséquences.
Les travailleurs des services publics veulent un changement. Nous avons participé à des manifestations et à des actions syndicales ces toutes dernières semaines pour demander des augmentations salariales, de meilleures conditions de travail et plus de personnel. À moins que ces revendications ne soient satisfaites d’urgence, les travailleurs des services publics peineront à assurer les services de qualité qu’ils s’emploient à fournir.
Et nous pouvons nous montrer positifs. En Europe, les syndicats démontrent actuellement qu’un changement est possible. Au Royaume-Uni, le secteur du traitement des déchets a connu dernièrement une multiplication des différends et des procédures dans tout le pays – et les travailleurs réussissent à négocier des hausses de salaire. Les syndicats norvégiens ont obtenu des augmentations conséquentes pour les agents des communes et de l’État. Notre affilié allemand ver.di a remporté un remarquable succès pour 330 000 travailleurs des secteurs social et éducatif, qui vont ainsi bénéficier de davantage de temps libre et d’une meilleure rémunération. Les travailleurs doivent s’inspirer de ces exemples pour obtenir des augmentations salariales et une amélioration de leur situation dans l’Europe et dans le monde.
Aujourd’hui, nous célébrons les travailleurs des services publics qui exercent leur activité en plein conflit armé, notamment en Ukraine. Ils luttent chaque jour, risquant leur vie en tentant de fournir à leurs concitoyens de l’énergie, de l’eau ou des services de santé. Vive les travailleurs des services publics.
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